Le comportement thermique des matériaux est lié à leurs propriétés intrinsèques, à
savoir principalement la conductivité thermique et la capacité thermique, qui sont
indépendants l'une de l'autre.
Une autre caractéristique fondamentale mais moins évidente (a priori) dans son application concerne leur résistance au passage
à la vapeur d'eau, ou leur perpirance.
Nous glisserons également un mot sur les propriétés des vitrages.
La conductivité thermique d'un matériau représente la quantité de chaleur capable de traverser le matériau
en un temps donné.
Evidemment, moins la conductivité thermique d'un matériau sera élevée, plus on parlera de son pouvoir
isolant, et en fonction de l'épaisseur du matériau, de sa résistance thermique.
Le caractère isolant des matériaux sera le premier paramètre utilisé pour empêcher les fuites de
calories hors de l'habitation.
Notre activité dégage inévitablement de la chaleur. Notre propre corps humain se comporte en radiateur de 100W
en journée, 60W pendant le sommeil. Nos appareils ménagers apportent également leur contribution : éclairage,
télévision etc. sans parler du four !
Enfin l'échauffement du soleil constitue le dernier apport "naturel" de chaleur dans notre construction.
Déduction faite des pertes inévitables liées à la ventilation (et à l'ouverture au moins ponctuelles
des menuiseries), toutes les déperditions thermiques non compensées par ces apports sont autant de calories qu'il
faudra apporter par un système de chauffage.
C'est le caractère isolant des matériaux constituant les parois extérieures qui offrira la seule barrière
à la fuite de ces calories.
La capacité thermique ou capacité calorifique d'un matériau est mesurée par la quantité de chaleur
nécessaire à augmenter sa température.
Inversement elle caractérise également la quantité de chaleur qu'il est capable de restituer en baissant sa
température.
En d'autres termes, plus la capacité thermique d'un matériau sera importante, plus on parlera d'"inertie" : soumis
à un changement de température externe, il conservera sa température interne plus longtemps qu'un matériaux à
moindre "inertie", en transmettant sa chaleur par convection à l'air à son contact et par rayonnement.
Une analogie envisageable serait la quantité d'eau retenue derrière un barrage avec une fuite : à débit égal (en l'occurrence la capacité de l'air à absorber la chaleur du matériau), le temps nécessaire à vider le réservoir ne dépend que de sa contenance.
Utiliser la capacité thermique des matériaux permet donc de "stocker" la chaleur pour la restituer lorsque nécessaire.Trivialement stocker le rayonnement solaire en journée dans les murs les planchers pour le restituer par rayonnement ou convection la nuit, par exemple.
Il faudra plus que la nuit à une maison en pierre pour se refroidir et, de même, plus qu'une journée d'été pour surchauffer une cave, même à peine enterrée.
Ces deux caractéristiques se combinent de façon très différentes suivant les matériaux :
Ainsi un morceau d'acier nous paraîtra plus froid au toucher qu'un morceau de bois à température égale.
On jouera de cette caractéristique pour créer des "parois chaudes" dont le rayonnement sera plus confortable.La mise en œuvre aux murs d'un matériau à faible effusivité, même en épaisseur insuffisante pour "isoler" un local, suffira à gagner en confort et en besoin de chauffage (voir Notions de confort thermique : la température ressentie est équivalente à la moyenne entre température de l'air et des parois).
Un intérêt majeur peut être la régulation de la chaleur apportée par le soleil entre périodes
chaudes et froides de la journée : des combles habitées profiteront en été d'une isolation de toiture
à faible diffusivité, retardant l'échauffement solaire jusqu'à la nuit, où la chaleur sera restituée
en partie dehors.
De même un salon dont le mur sera chauffé toute la journée au soleil pourra restituer en soirée un rayonnement bienvenu.
L'enveloppe du bâtiment est soumis à deux phénomènes liés à la vapeur d'eau :
L'air extérieur à 0°C ne peut contenir plus de 3,8 grammes d'eau par m3 sous forme de vapeur alors que l'air
intérieur à 20° peut en contenir plus de 14.
Si l'air intérieur est confortablement saturé à 50% d'humidité relative, c'est-à-dire qu'il contient
14,4/2=7,2 grammes d'eau par m3, il rejettera de l'eau sous forme de condensation (gouttelettes) dès qu'on le refroidit
sous 8°C. Cette température est appelée le "point de rosée".
Une étude de l'Institut de Physique du Bâtiment de Stuttgart montre qu'une fente de 1mm de large sur 1m de longueur divise le pouvoir isolant d'1m² de laine de roche par près de 5 !).
Donnons à titre d'exemple le calcul de la pression de vapeur dans un mur dit "traditionnel", constitué
d'un parpaing enduit au ciment, isolé par l'intérieur par 10cm de laine de verre avec papier kraft supposé
parfaitement étanche et paré d'une plaque de plâtre de 13mm, exposé à une température de
0°C dehors et 19°C en intérieur :
Le calcul théorique montre que dans ce cas, une condensation se forme à hauteur de plus d'1g d'eau par m² et par jour.
En excluant l'effet du papier kraft (de façon assez réaliste), le calcul donne environ 20g/m²/jour ! Un doute est permis
quant à la possibilité d'évaporation de cette potentielle condensation à travers le parpaing enduit...
La mise en œuvre d'un pare-vapeur beaucoup plus imperméable serait ici nécessaire pour éviter la condensation,
couplée à une ventilation parfaitement efficace pour éviter le confinement de l'humidité inévitablement
créée à l'intérieur par la présence et l'activité des occupants.
Elles sont caractérisées principalement par leur facteur solaire ou coefficient de transmission
énergétique (proportion du flux d'énergie lumineuse transmis, dont le rayonnement infra-rouge) et par leur
coefficient de transmission thermique (leur pouvoir d'isolation thermique).
Intuitivement on cherchera a priori à faire entrer le maximum de lumière et donc d'énergie, tout en ne laissant
pas la chaleur s'échapper de l'intérieur.
Malheureusement, techniquement, plus on cherche à rendre isolant un vitrage (doubles, triples vitrages, gaz isolant etc.)
plus on affectera son facteur solaire.
Le choix d'un type de vitrage doit donc être ajusté finement en fonction de son bilan énergétique global
(différence entre énergie entrante / déperditions thermiques) .
Il est ainsi envisageable de "piéger" l'énergie solaire en la laissant réchauffer à travers un vitrage
des matériaux à forte inertie : une fois réchauffés, leur propre rayonnement sera réfléchi
par le même vitrage !
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